éditions / JULIETTE nue
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Editions Sarnalhèrs
12 collages post photographie
photographies d'archive
pièce sonore
130 pages

Fait l'objet d'un projet plus grand
lauréat de la bourse UNICA de l'EUR CREATES

PRIX 15 €
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ou trouver dans les Librairie Massena, Nice et Librairie des Thermes, Luchon

JULIETTE nue, ou 100 ans dans la vie d’une femme résolument contemporaine : Juliette. Récit de vie drôle et poignant, Juliette est coiffeuse à Aix en Provence avant de rencontrer François et de partir en Belgique. Le jeune couple s’installera à Cagnes sur mer après 1000 péripéties : à dévorer ! Féministe, joyeuse et libre Juliette est atemporelle.



© C. Bouissou

Extrait 1 Juliette – au salon
Le salon, c’était une longue pièce et au fond derrière les rideaux de l’arrière-boutique il y avait un petit lavabo pour se laver les mains et les W.-C. Il y avait l’eau courante, l’électricité, le gaz, tout ce que tu veux ! On était avant-garde au salon, on avait les premiers fauteuils tournants et basculants, mon père les avait fait venir exprès de Barcelone. On faisait tous les styles mais toujours de grandes coiffures travaillées avec plein de bigoudis : la mise en plis tous les 15 jours, la permanente tous les 3 ou 4 mois, j’en faisais un paquet ! On avait de gros appareils, on mettait des pinces qui chauffaient, c’était une usine ! On faisait aussi les crans, une chose importante pour la coiffeuse : il fallait que le cran de devant tourne et rejoigne l’autre côté sans décalage. Quand on apprend le métier ce n’est pas facile à faire, mais ça plaisait beaucoup.
Je coiffais les hommes au début mais je n’aimais pas ça du tout alors je les ai largués pour ne coiffer que les femmes d’ailleurs ça ne rapportait pas du tout et ils étaient mal élevés. Le lundi matin j’avais quand même quelques clients hommes pour leur faire la permanente en cachette. On faisait beaucoup de coiffures différentes il y avait encore des chignons mais c’était rare, à mon époque c’était la moumoute. J’avais une petite vieille qui me préparait les faux cheveux et après je les teignais de la couleur des cheveux de mes clientes qui étaient obligées de revenir parce qu’elles ne savaient pas se coiffer ; je gagnais un argent fou avec ça ! J’avais une cliente dont le mari était jaloux et quand ils se battaient il lui arrachait les cheveux, il jetait les moumoutes par la fenêtre et le lendemain il fallait qu’elle revienne pour que je lui refasse tout.

                              © C. Bouissou

JULIETTE nue est un projet porté par Caroline Bouissou, artiste et Sandrine Montin, MCF du Labo CTELA de l’Université Côte d’Azur. C’est un projet en 3 étapes, comportant l'édition du récit écrit par Caroline Bouissou, sa  réécriture pour la scène avec les doctorants ainsi qu'une représentation accompagnée par l’édition du processus de création.